Ça y est nous y sommes, Tokyo nous ouvre les bras. Nous
arrivons en plein Shibuya, quartier jeune, animé et grouillant de monde. Nous
suivons les indications pour trouver notre appart, pas besoin de mettre le nez
dehors, nous passons directement de la station de train à chez nous en
traversant un centre commercial. Facile !
Tokyo (et ses 36 millions d'habitants) est divisé en divers
quartiers avec des spécificités propres. Il faut bien plus que 4 jours pour
faire le tour de la mégalopole, et le temps nous est compté. Nous nous mettons
en route direction le sud de Shibuya aux abords de Daykanyama, quartier plus
résidentiel, calme, aux immeubles bas et aux jolies boutiques trendy. C'est
très loin de l'image du Tokyo de "Lost in translation". Nous nous imaginerions
facilement y vivre…
Nous comprenons que malgré notre entrainement intensif en
lecture de cartes, le Japon nous réserve une petite surprise. Ici, les rues
n’ont pas de noms. Les blocs d’immeubles ont des noms, et sont eux-mêmes
numérotés... Mais pas numérotés par des chiffres croissants le long de la rue,
mais par ordre de construction ! Comme si cela n’était pas assez
compliqué, les Japonais ont inventé un piège complémentaire pour achever le
touriste : le Nord n’est pas vers le haut de la carte ! La boussole
est présente, mais la carte est en fait dessinée par rapport à son
positionnement dans le mobilier urbain : quand vous regardez un plan dans
la rue, tout le plan est tourné pour que vous le sens de la carte soit celui
dans laquelle vous vous tenez. Déstabilisant au début, mais terriblement pratique !
Nous avons rendez vous à la station Nakameguro avec Michael, le fils d'amis des parents de Clem qui vit au Japon depuis 2 ans, avec sa femme et ses filles. La nuit tombe, les néons prennent vie, et les lanternes en papier rouges et blanches s'allument. Michael nous amène dîner dans un petit resto où nous sommes superbement accueillis. Pas de menus, nous donnons notre budget et le chef compose en fonction de ses envies et des indications de notre ami. Nous échangeons sur notre voyage et sur la vie japonaise autour des plats qui ne cessent de défilés... Plateau de sashimis, tempuras de légumes et St Jacques, joue de thon grillée, teppanyaki de poisson et navets puis enfin sushis... Nous nous régalons, le repas est tout simplement divin.
Il est déjà presque 22h et nous avons rendez vous avec nos
amis de Kyoto pour passer la soirée. Michael nous accompagne et nous retrouvons
le célèbre carrefour de Shibuya où Sati et Satish, nos amis américains aka « les Satishs », nous
attendent. Quand les feux s’arrêtent,
les centaines de Japonais se mettent en mouvement, il y a une telle
effervescence, nous vivons un moment magique le sourire aux lèvres !
Nous commençons la soirée en trinquant autour d'umeshu. Vin de prune,
cette liqueur très sucrée se boit comme du petit lait, les tournées
s'enchaînent bien rapidement....
Comme nous avons pris l'habitude à Kyoto de
courir pour attraper le dernier métro, nous ne changeons pas une équipe qui
gagne. La station de Shibuya et ses 200 lignes, est un peu plus complexe à
appréhender mais nous sautons dans le train et retrouvons Marta et Albert, nos
amis Catalans pour découvrir la vie nocturne du quartier de Ginza.
Les Japonais sont de sortie en ce vendredi soir et nous
apercevons les premiers ravages de l’alcool. Les joues rouges, la démarche peu
assurée, pas de doutes, ils ne tiennent pas la boisson mais ils aiment la partager entre amis. Si la journée, ils rentrent dans le moule, font la queue et sont
discrets, la nuit, ils se lâchent et deviennent d'autres personnes. Étonnant de
les entendre parler fort, dormir sous les porches où voir des Japonaises
toutes mignonnes s’asseoir par terre dans un sale état !
Nous trouvons un bar en sous-sol où toutes les boissons sont
à 300 yens (2,5€). Les garçons se dirigent au bar et les filles dans la salle
deviennent rapidement les proies de tous les regards. Certains Japonais
s'aventurent à leur parler avec leurs quelques mots d'anglais. Sati se déchaîne
sur la musique et donne une leçon de danse à tous les Japonais présents, les
garçons sympathisent avec des locaux et surtout avec un sumo en kimono venu
passer la soirée avec des amis. Improbable.
Nous sommes au top de notre forme quand le bar ferme ses
portes. Il est 2h du matin, nous sommes motivés par cette première nuit
tokyoïte.
Changement d'ambiance - mais pas d'équipe -, nous filons au
karaoké. C’est une religion ici, et nous rentrons dans un immeuble entièrement
dédié, prenons une salle au 6ème étage pour une demi-heure. Nous nous
retrouvons dans une sorte de bunker avec une télé et un petit écran pour
choisir ses chansons... Et là, c'est le drame, nous n’avons que peu de temps
mais nous ne comprenons absolument rien. La sélection des chansons se fait sur
une petite tablette, où seuls des caractères nippons’affichent. A force de
lutter, et grâce à l’aide de l'un des serveurs qui comprend notre détresse,
nous arriverons quand même à nous égosiller sur Mickael Jackson, Oasis, et bien
évidemment Big in Japan d'Alphaville.
Nous avons tout donné dans ce KTV !
L'avion des Satish est prévu le lendemain matin, il est déjà
plus de 3h, ils rentrent se coucher. Albert et Marta veulent profiter de leur
avant-dernière journée, ils se dirigent également vers leur hôtel. Mais notre
programme est tout autre...
Il est 3h30, nous allons au plus grand marché aux poissons du
monde : le Tsukiji Market.
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