Il a y une chose importante qu’il
faut savoir quand vous vous rendez en Argentine : Le (blue) dollar est
roi. Pourquoi « blue », pour les fameux billets verts
américains ?
Depuis la dévaluation du peso
argentin (ARS), toute l’épargne et les achats importants se font en dollars. Il
y a donc un réel besoin de cette devise dans le pays… Mais là où cela se corse,
c’est que les Argentins n’ont pas le droit d’en acheter officiellement !
Le taux de change officiel est de 1$ = 6 ARS, mais le marché noir le côte 1$=
9,5 ARS. En clair, avec du (blue) dollar, l’Argentine redevient abordable, avec
un écart de 60% entre les deux cotations ! En clair, à chaque fois que l’on change $100, on gagne l’équivalent
de 30€ en cadeau.
Vous allez nous dire : Marché
noir égal fraude (ouh pas bien !), égal trafic, égal danger ? Et bien
pas du tout. Ici personne ne se cache, des dizaines de types restent toute la
journée aux mêmes endroits (au point qu’ils aient été surnommés « arbolitos »
(arbustes), pour proposer le change aux étrangers. Nous avons changé nos
dollars à quelques mètres de policiers, personne ne semble s’en offusquer, car au
final tout le monde a besoin des billets verts !
Pour ceux qui veulent comprendre le
pourquoi du comment, c’est ici,
sur cet excellent article du Huffington Post.
Alors pour gagner du pouvoir d’achat,
nous avons joué au jeu du « avoir le plus de dollars possible avant de
rentrer en Argentine ». A San Pedro de Atacama, au Chili, nous avons
squatté les distributeurs, épuisé les plafonds de retrait des banques
chiliennes (250€ par jour, youhou on est riche !) et changer nos pesos
chiliens pour des dollars. Nous prévoyons d’aller passer une journée à Colonia
(Uruguay) et en profiter pour retirer encore un peu d’argent (ce que les
Argentins ne peuvent plus faire, pas même pour rembourser leurs crédits
immobiliers… qui sont en dollars, cqfd). Nous ne sommes ni voyants, ni
géopoliticiens, mais ça sent les ennuis pour le gouvernement, et pour le pays,
toutes ces histoires..).
Nous voilà avec nos dollars en poche
dans notre bus qui nous emmène à Salta. Nous arrivons à la frontière argentine
et là, ce sont des vraies douanes. Nous descendons du bus, prenons nos petits
sacs que nous passons au détecteur comme dans les aéroports. Ils ne cherchent
pas les liquides mais les fruits et légumes. Ah oui, nous engloutissons nos
bananes, sous peine de nous les voir confisquées (trafiquants de bananes, mais
pas de dollars..). Puis nous allons chercher nos sacs dans le bus que nous
déposons alignés avec ceux des autres voyageurs. Une fois que nous sommes tous
là, ils font sortir le chien anti-drogue, qui déçu de n’avoir rien trouvé dans
notre bus, repart gentiment dans sa niche. Ce passage de frontière est le plus
long que l’on ait eu pour le moment, nous avons bien passé une heure entre les
tampons sur les passeports et les différents contrôles de sacs.
Salta, c’est notre première étape en
Argentine, nos premières rencontres avec les locaux, nos premiers échanges
d’argent au marché noir et nos premières hésitations sur les mots. L’accent
argentin est bien différent de celui que l’on apprend à l’école. Les
« y » et les « ll » se transforment en « tchh »
alors quand on nous demande si on veut des « toatchhas » on se
regarde en souriant et on traduit dans notre tête en castillan
« toallas » (serviettes). Le truc, c’est que c’est dans toutes les
phrases, et dans beaucoup de mots (« me tchamo tchan ») pour simplement
donner un prénom ! Il faut juste se
familiariser mais ils parlent vite et mangent des syllabes en plus de leur
accent. Les argentins sont agréables, super serviables et accueillants. Nous
étions face à une agence de tourisme fermée un samedi, et un argentin n’a pas
hésité plus d’un quart de seconde avant de nous proposer son portable pour
appeler le numéro qui était sur la porte. Nous voyons mal un parisien donner
son Iphone à un touriste en plein Paris ! Des personnes s’arrêtent dans la
rue pour en aider d’autres à porter leurs cabas, leçon de civilité à beaucoup de
Parisiens.. Belles découvertes !
Nous prenons notre temps pour nous
balader dans cette ville. C’est un endroit agréable avec des jolies églises,
une belle cathédrale avec un carillon moderne digne d’une annonce en gare SNCF
et un téléphérique pour monter au sommet d’une grande colline. Nous décidons de
monter à pieds et nous suivons donc le chemin de croix et les 1000 marches qui
nous mènent au sommet. C’est un peu le « Fourvière » lyonnais version
argentin, mais également le parc de Sceaux des Salteños puisque la municipalité
y a installé des équipements sportifs.
A l’approche des fêtes des animations
culturelles sont organisées en plein air sur la place centrale. Nous avons
loupé le ballet de « la petite fille aux allumettes » mais nous nous
rattrapons en nous installant pour voir l’orchestre symphonique de Salta,
rejouer les grands classiques du rock (Queen, Beatles, Aerosmith…). Pour la
deuxième partie du concert, un groupe de rock rejoint l’orchestre. Ce mélange
des genres nous enchante, si seulement en France, on pouvait avoir des moments
comme ça. On serait bien resté la nuit à les écouter !
Le dimanche midi, nous nous rendons
au « Patio des empanadas »,
cantine du dimanche des Salteños. Notre curiosité nous fait commander une « humita » en plus des petits
chaussons fourrés. L’humita est une
sorte de bouillie de maïs servie dans une feuille… de maïs. Si ça vous donne
envie c’est que vous n’y avez pas encore goûté ! Nous nous sommes bien
rattrapés sur les empanadas, surtout sur
celles au fromage…
La délicieuse humita... |
Sans être
une ville fantastique, Salta est notre premier contact avec l’Argentine et ça
nous donne bien envie de continuer. Ca tombe bien, nous partons découvrir le
reste, et commençons par Puerto Iguazu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire