jeudi 19 décembre 2013

Buenos Aires, un effet bœuf !


Un peu engourdis par la grosse vingtaine d’heures de bus, nous arrivons enfin à notre auberge. Nous posons nos sacs, et partons à l’assaut de notre quartier, San Telmo, quartier historico-colonial, pour prendre la température de la ville. Et il fait chaud ! Rien qu’en regardant le plan nous savons que nous allons devoir nous perdre dans la ville pour nous imprégner de la culture argentine et pour découvrir qu’il y a autant de Buenos Aires qu’il y a de quartiers.

Nos premiers pas se font dans San Telmo. Un air du quartier de Gracia (Barcelone) d’après Clem. Populaire, historique et vivant, nous ne sommes pas déçus par nos premiers instants dans Buenos Aires. Nous en profitons pour flâner en cherchant l’ombre dans les rues. Les 37° sans vent sont un peu violents. Nous apprécions les douces couleurs du quartier, les graffitis et l’ambiance méditerranéenne qui y règne.  Le Dimanche à San Telmo, c’est le jour de la foire. Les marchands ambulants envahissent les rues, les groupes de musiques sortent jouer dehors et les touristes affluent. C’est un beau moment et nous tombons surtout sous le charme d’un groupe de musique argentine (note technique, acheter un CD lorsque l’ordinateur n’a pas de lecteur de disque, c’est un grand moment de solitude..).




En plein cœur du micro-centre de Buenos Aires, la calle Florida, la rue piétonne-touristique, sans charme, avec des arbolitos (vous vous souvenez ?) devant chaque devanture de boutique, en quête du change de quelques dollars pour prendre leur commission. Passage obligé pour les touristes, ce n’est définitivement pas l’endroit que nous préférons de la ville. Ce quartier est emblématique pour sa cathédrale, la place du 9 de Mayo et son obélisque.




Au Sud, la Boca, le quartier le plus pauvre, où les touristes sont cantonnés dans une demi-douzaine de rues, et ne doivent pas en sortir. Quartier charmant au demeurant, des vieilles maisons peintes de toutes les couleurs, une atmosphère fort sympathique, et la Bombonera - le stade de foot de la prestigieuse équipe du CA Boca Junior - à deux pas. Pour réparer une fermeture éclair et les chaussures de Clem, nous sympathisons avec un cordonnier qui nous réexplique l’Argentine, manifestement très fier des richesses de son pays ! Dans ce quartier, pas la peine de vouloir y aller à pied, c’est vraiment déconseillé, il reste l’option du bus, ou du taxi.

#PetitAparteSurLeBusABuenosAires : Pour prendre le bus à BA, deux solutions, vous avez de la monnaie sur vous, ou une carte de transport sur laquelle vous mettez du crédit.
Revue des deux solutions : Il n’y a PAS de pièces à BA. Les billets commencent à partir de 2 Pesos (0,15cts en gros), et en une semaine nous avons vu passer à peine 3 pièces. Pas évident d’en trouver 14 de 1 Pesos ! Même en demandant dans les boutiques, personne n’a de pièces ! Bref, pas de pièces, pas de bus, il nous faut une carte. OK, la carte est en vente à la Poste, et dans les Kiosques - sauf que personne ne semble en avoir en stock ! Hasard ou simple coïncidence ? Nous soupçonnons le lobby des taxis qui doit orchestrer tout ce système machiavélique. Vous l’aurez compris, on a pris le taxi. A peine 10 fois plus cher que le bus, rentable !





Au nord, Palermo Soho/Viejo/Hollywood, le quartier bobo-trendy-fashion, avec des jolies terrasses et des jolies boutiques. C’est un endroit riche en couleur, les rues ne se ressemblent pas et l’endroit est paisible. Qu’il fait bon se balader dans ce quartier. Si nous devions retourner à Buenos Aires, nous logerions certainement dans Palermo Soho. Nous sommes tombés sous le charme de ce quartier mais surtout de l’un des restaurants de « parillas » les plus réputés de la ville : le Don Julio.

#QuoiCestDoncLaParilla ? : Des restaurants spécialisés dans la cuisson de la viande, principalement du bœuf, sur une parilla, c’est-à-dire un système très proche du barbecue.

Autant vous dire que la viande argentine n’est pas divine, elle est meilleure encore. Nous y allons deux fois au final, pour être sûr de gouter les meilleurs morceaux. Le boucher argentin doit être l’équivalent local du maître sushi au japon. Pas d’entrecôtes, côtes de bœuf, steak haché, ici c’est ojo de bife, bife de chorizo (aucun rapport avec la saucisse qui pique !), entraña, à croire que les bœufs locaux ne sont pas constitués de la même manière que les européens. Et puis comme le vin argentin n’est pas terrible non plus, ça ne fait pas du tout un repas au top ! Ils ont également un ingrédient secret pour assaisonner leurs viandes, ça s’appelle le chimichurri !

#RecetteSecrèteDuChimichurri : Mixer des oignons, de l’ail, de l’origan frais, du persil frais, du piment puis ajouter de l’huile d’olive et une cuillère de vinaigre de vin rouge. C’est à peine piquant et ça rehausse les viandes délicieusement. Yann en rêve la nuit, ça veut tout dire !

Au Don Julio, lorsque Yann demande un « mechero » (briquet) pour rallumer notre chandelle, le serveur lui apporte un verre de « limoncello » pour accompagner son cheesecake au maracuya. OK, on prend quand même, tant pis pour la bougie ! Merci à M. L., prof de Ferdinand Buisson internationalement connu, pour ses merveilleux cours de prononciation espagnole !

Il y a une justice quelque part, pour compenser tous ces excès, les métros ferment à 22h30. Et comme nous étions à l’auuuutre bout de la ville, la promenade d’1h30 pour rentrer permet de digérer un tout petit peu…



Au Nord de la ville, se trouve le quartier plus chic de la ville, la Recoleta. Nous y passerons rapidement pour rejoindre son point touristique le cimetière. Ça peut paraitre un peu glauque comme ça, mais ce cimetière c’est leur Père Lachaise. La démesure semble être de rigueur, certaines tombes sont surplombées par des dômes de plusieurs mètres de haut, d’autres embellies avec des sculptures représentant leur illustre propriétaire - qui ne devait avoir que très peu d’ego. Le centre d’intérêt majeur du cimetière est la tombe d’Eva Peron, figure emblématique de l’Argentine.


De l’autre côté des docks, le quartier nouveau de Puerto Madero prend place. Des gratte-ciels se joignent aux anciens entrepôts. C’est l’endroit de prédilection des Sureños (habitants de Buenos Aires) qui veulent du vrai luxe sans être trop loin du centre-ville.



Clem pensait voir des danseurs de tango partout dans les rues, mais finalement c’est seulement en tant qu’attraction touristique que nous les avons découverts. Au marché de San Telmo ou à la Boca, ils se prêtent volontiers au jeu de la photo payante, mais ils en oublient presque de danser ! L’accordéon aura eu raison de la patience de Yann et nous n'aurons finalement très peu vu de tango à Buenos Aires.



Voilà le tableau de cette ville où nous avons passé une semaine. C’est une belle découverte avant notre prochaine étape en Argentine : la Patagonie.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire