Un peu engourdis par la grosse
vingtaine d’heures de bus, nous arrivons enfin à notre auberge. Nous posons nos
sacs, et partons à l’assaut de notre quartier, San Telmo, quartier
historico-colonial, pour prendre la température de la ville. Et il fait
chaud ! Rien qu’en regardant le plan nous savons que nous allons devoir
nous perdre dans la ville pour nous imprégner de la culture argentine et pour
découvrir qu’il y a autant de Buenos Aires qu’il y a de quartiers.
Nos premiers pas se font dans San
Telmo. Un air du quartier de Gracia (Barcelone) d’après Clem. Populaire, historique et
vivant, nous ne sommes pas déçus par nos premiers instants dans Buenos Aires.
Nous en profitons pour flâner en cherchant l’ombre dans les rues. Les 37° sans
vent sont un peu violents. Nous
apprécions les douces couleurs du quartier, les graffitis et l’ambiance
méditerranéenne qui y règne. Le Dimanche à San Telmo, c’est le jour de
la foire. Les marchands ambulants envahissent les rues, les groupes de musiques
sortent jouer dehors et les touristes affluent. C’est un beau moment et nous
tombons surtout sous le charme d’un groupe de musique argentine (note
technique, acheter un CD lorsque l’ordinateur n’a pas de lecteur de disque, c’est
un grand moment de solitude..).
En plein cœur du micro-centre de
Buenos Aires, la calle Florida, la
rue piétonne-touristique, sans charme, avec des arbolitos (vous vous souvenez ?) devant chaque devanture de
boutique, en quête du change de quelques dollars pour prendre leur commission. Passage
obligé pour les touristes, ce n’est définitivement pas l’endroit que nous
préférons de la ville. Ce quartier est emblématique pour sa cathédrale, la
place du 9 de Mayo et son obélisque.
Au Sud, la Boca, le quartier le plus
pauvre, où les touristes sont cantonnés dans une demi-douzaine de rues, et ne
doivent pas en sortir. Quartier charmant au demeurant, des vieilles maisons
peintes de toutes les couleurs, une atmosphère fort sympathique, et la Bombonera - le stade de foot de la
prestigieuse équipe du CA Boca Junior
- à deux pas. Pour réparer une fermeture éclair et les chaussures de Clem, nous
sympathisons avec un cordonnier qui nous réexplique l’Argentine, manifestement
très fier des richesses de son pays ! Dans ce quartier, pas la peine de
vouloir y aller à pied, c’est vraiment déconseillé, il reste l’option du bus,
ou du taxi.
#PetitAparteSurLeBusABuenosAires : Pour prendre le bus à BA, deux
solutions, vous avez de la monnaie sur vous, ou une carte de transport sur
laquelle vous mettez du crédit.
Revue des deux solutions : Il n’y a PAS de pièces à BA. Les billets
commencent à partir de 2 Pesos (0,15cts en gros), et en une semaine nous avons
vu passer à peine 3 pièces. Pas évident d’en trouver 14 de 1 Pesos !
Même en demandant dans les boutiques, personne n’a de pièces ! Bref, pas
de pièces, pas de bus, il nous faut une carte. OK, la carte est en vente à la
Poste, et dans les Kiosques - sauf que personne ne semble en avoir en
stock ! Hasard ou simple coïncidence ? Nous soupçonnons le lobby des
taxis qui doit orchestrer tout ce système machiavélique. Vous l’aurez compris,
on a pris le taxi. A peine 10 fois plus cher que le bus, rentable !
Au nord, Palermo Soho/Viejo/Hollywood,
le quartier bobo-trendy-fashion, avec des jolies terrasses et des jolies
boutiques. C’est un endroit riche en couleur, les rues ne se ressemblent pas et
l’endroit est paisible. Qu’il fait bon se balader dans ce quartier. Si nous
devions retourner à Buenos Aires, nous logerions certainement dans Palermo
Soho. Nous sommes tombés sous le charme de ce quartier mais surtout de l’un des
restaurants de « parillas » les plus réputés de la ville : le Don
Julio.
#QuoiCestDoncLaParilla ? : Des restaurants spécialisés dans la
cuisson de la viande, principalement du bœuf, sur une parilla, c’est-à-dire un
système très proche du barbecue.
Autant vous dire que la viande
argentine n’est pas divine, elle est meilleure encore. Nous y allons deux fois
au final, pour être sûr de gouter les meilleurs morceaux. Le boucher argentin
doit être l’équivalent local du maître sushi au japon. Pas d’entrecôtes, côtes
de bœuf, steak haché, ici c’est ojo de
bife, bife de chorizo (aucun rapport avec la saucisse qui pique !), entraña, à croire que les bœufs
locaux ne sont pas constitués de la même manière que les européens. Et puis
comme le vin argentin n’est pas terrible non plus, ça ne fait pas du tout un
repas au top ! Ils ont également un ingrédient secret pour assaisonner
leurs viandes, ça s’appelle le chimichurri !
#RecetteSecrèteDuChimichurri : Mixer des oignons, de l’ail, de
l’origan frais, du persil frais, du piment puis ajouter de l’huile d’olive et
une cuillère de vinaigre de vin rouge. C’est à peine piquant et ça rehausse les
viandes délicieusement. Yann en rêve la nuit, ça veut tout dire !
Au Don Julio, lorsque Yann demande un
« mechero » (briquet) pour
rallumer notre chandelle, le serveur lui apporte un verre de « limoncello » pour accompagner son
cheesecake au maracuya. OK, on prend quand même, tant pis pour la bougie !
Merci à M. L., prof de Ferdinand Buisson internationalement connu, pour ses
merveilleux cours de prononciation espagnole !
Il y a une justice quelque part, pour
compenser tous ces excès, les métros ferment à 22h30. Et comme nous étions à
l’auuuutre bout de la ville, la promenade d’1h30 pour rentrer permet de
digérer un tout petit peu…
Au Nord de la ville, se trouve le
quartier plus chic de la ville, la Recoleta. Nous y passerons rapidement pour
rejoindre son point touristique le cimetière. Ça peut paraitre un peu glauque
comme ça, mais ce cimetière c’est leur Père Lachaise. La démesure semble être
de rigueur, certaines tombes sont surplombées par des dômes de plusieurs mètres
de haut, d’autres embellies avec des sculptures représentant leur illustre
propriétaire - qui ne devait avoir que très peu d’ego. Le centre d’intérêt
majeur du cimetière est la tombe d’Eva Peron, figure emblématique de
l’Argentine.
De l’autre côté des docks, le
quartier nouveau de Puerto Madero prend place. Des gratte-ciels se joignent aux
anciens entrepôts. C’est l’endroit de prédilection des Sureños
(habitants de Buenos Aires) qui veulent du vrai luxe sans être trop loin du centre-ville.
Clem pensait voir des danseurs de
tango partout dans les rues, mais finalement c’est seulement en tant qu’attraction
touristique que nous les avons découverts. Au marché de San Telmo ou à la
Boca, ils se prêtent volontiers au jeu de la photo payante, mais ils en
oublient presque de danser ! L’accordéon aura eu raison de la patience de
Yann et nous n'aurons finalement très peu vu de tango à Buenos Aires.
Voilà le tableau de cette ville où
nous avons passé une semaine. C’est une belle découverte avant notre prochaine
étape en Argentine : la Patagonie.
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