On nous informe rapidement que nous
pouvons prendre un 4x4 une heure après, qui s’arrêtera au bout de 4h pour
passer la nuit dans un petit village avant de repartir le lendemain matin. Nous
serons seuls dans la voiture. Enfin, c’est ce que nous croyons….
Au moment du départ, l’agence nous
informe que nous prendrons également deux ados de 12 et 14 ans, devant
rejoindre leur famille à 1H30 de route de là. Quelques minutes après le départ,
le chauffeur nous informe que nous emmènerons également deux autres personnes,
travaillant dans l’auberge où on passera la nuit. Pour ne pas nous déranger,
elles s’assiéront sur le siège avant. Nous nous arrêtons pour les prendre et
constatons qu’il ne s’agit pas de deux personnes, mais d’une mère, du père et
du fils de 4 ans qui veulent faire route tous sur le siège avant, sans la
moindre ceinture de sécurité.
De 3 personnes prévues, nous nous
retrouvons donc à 7 et demi… Nous nous serrons à l’arrière, pour récupérer la
mère et l’enfant sur nos sièges, ne voulant pas les laisser dans cette
situation.
Au bout de 2h de route, les ados ne
sont toujours pas descendus, la nuit tombe, nous roulons sur des petites
pistes. L’homme assis sur le siège avant à un tatouage de poignard sur la main.
Nous sommes dans l’une des régions connues pour l’activité importante des
narco-traficants. Dans quel pétrin sommes-nous ? L’angoisse monte.
Le chauffeur nous informe que nous ne
dormirons pas à l’endroit prévu, mais 3 heures plus loin, « pour nous
rapprocher pour le lendemain ». Il répond de manière évasive, nous roulons
sur des chemins toujours plus petits et non fréquentés. Lorsque nous demandons
au couple ce qu’il fait, l’histoire de correspond pas à ce que le chauffeur
nous a dit. Il était pourtant écrit dans les guides de ne pas accepter de
passagers en cours de route.
Notre tension est à son paroxysme, la
psychose commence. Yann récupère le couteau qui est dans le sac et le garde
près de lui. Si nos compagnons tentent quelque chose, nous pouvons arracher
l’enfant des bras de sa mère et le
prendre en otage. Nous demandons à notre chauffeur de s’arrêter à l’endroit
prévu, et non à l’endroit qu’il avait envisagé. Il nous donne son accord, et
nous arrivons 45minutes à l’endroit convenu. Nous reprenons la main sur la
situation. Dans le village, l’auberge qui devait nous accueillir est fermée,
une autre du village est pleine. Après 10minutes d’attente, nous nous
résignons, il faudra atteindre le second village, 3h de route plus loin.
La nuit ne suffisait pas, la brume
tombe d’un coup. Notre chauffeur semble perdu dans l’Altiplano, nous ne voyons pas à 10 mètres.
A force d’essais de discussion, le
couple commence à s’ouvrir, nous raconte qu’il ne travaille pas dans l’auberge,
mais qu’il va y travailler…. Subtilité de l’espagnol. Nous retrouvons
confiance, de toute façon s’ils avaient voulu nous dépouiller et nous enterrer
comme des lamas sacrifiés, ils n’avaient pas besoin de nous emmener si loin.
Avec 3 heures de retard sur le
planning, nous arrivons dans une auberge, où l’on nous fait cuire 3 œufs et du riz,
pour manger un peu. Nous parlons avec le chauffeur, lui expliquons l’angoisse
que nous avons eu. Il la comprend, mais vraiment le tourisme en Bolivie n’est
pas tout le temps adapté aux mentalités européennes.
Le lendemain, debout à 6h pour finir
la route et arriver à la frontière. Nous donnons un peu de musique
internationale à notre chauffeur, il est ravi, nous échappons à la flûte de pan
et aux chansons locales. Nous allons passer la frontière, notre séjour en
Bolivie s’achève, sur cette belle frayeur de la nuit.
Ou vous êtes des warriors ou vous avez vraiment pas de cul!!!!
RépondreSupprimerJ'étais tendue rien qu'en lisant vos lignes ! ouf :)
RépondreSupprimerPreneurs d'otages, narcos... Non mais !!!
RépondreSupprimerMichel ? C'est comme cela que tu as elevé ton fils ?
Comment se mettre dans des histoires de ouf... Ca m'étonne pas du tout!
RépondreSupprimerBon anniversaire Clem. Continuez de profiter de cette aventure. Gros bisous. Calou & Co
RépondreSupprimerMerci beaucoup! Passez un bon Noël, sur un bateau je crois! On pensera bien à vous. Des bizoux
SupprimerLe récit digne d'un bon film d'espionnage ! J'imagine Yann et son couteau en train de mettre que pied un stratagème (la cible étant un enfant de 3ans)
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