mercredi 30 juillet 2014

#Gueststar Zimmy Wowser : '' Safâââri'' (ou ''4 toutous à la recherche des éléphants'')

Nous prîmes la route d'Embilipitiya le 29 juillet au matin, après avoir salué Claire et Thomas une dernière fois et rallié Galle en tûk-tûk -de loin mon moyen de transport favori-. C'est cependant en bus que nous parcourimes les 120 km nous séparant de notre point de chute. L'occasion d'économiser quelques précieuses roupies, et de nous mêler aux habitants et au joyeux bordel de leurs transports en commun.

La liaison ''express'' tint sa promesse, puisque nous atteignâmes Matara en 1h environ, non sans manquer de provoquer quelques accidents de la route. Sur les voies Sri Lankaises, c'est la loi de la jungle : le plus fort -donc le plus gros- l'emporte. Et quand on fonce au volant d'un bus bâti comme un Panzer, on a peu de rivaux.

Après un rapide déjeuner ''plain paharata with Dahl'' - notre équivalent local du jambon-beurre, en bien meilleur- nous terminâmes par 4h sans encombre -et sans accident- à bord d'un second bus. La fin de la journée n'a d'intérêt que si l'on se passionne pour les commérages au bord de la piscine ou les scores et côtes des joueurs de "10 000" (le jeu de dès). Je jette donc un voile bucolique sur ces événements d'une rare violence verbale.

RDV 5h30 dans le hall le lendemain : grasse matinée pour les baroudeurs avertis, réveil difficile pour des parisiens réglés aux horaires de bureau (qui n'a pas amélioré la narcolepsie chronique contractée par Anne-B à son arrivée).

La ponctualité Sri Lankaise valant bien celle des cadres parisiens, nous sommes rejoints quelques minutes plus tard par un guide un peu confus. Il s'avéra être doté d'un oeil de lynx, n'ayant rien à envier à celui des ''rangers'' de Tanzanie. Et sympa, ce qui ne gâcha rien.



Nous partîmes cheveux au vent vers le Parc Naturel de Uda Walawe, que nous atteignâmes sans encombre une demi-heure plus tard environ. Le premier ''eléphant sandwich'' (au sens publicitaire et non culinaire), broutant derrière son barbelé en bord de route, annonça la couleur.

Le paiement -tarif touristes- est toujours un moment douloureux. Inutile donc de ressasser la peine.

Dans la catégorie ''dialogues cultes'' de notre fine équipe, citons tout de même Anne-B et Yann, à propos d'une chauve-souris tournant en rond dans le hall d'accueil :
Anne-B : ''Je croyais que c'était plus gros que ça.
Yann : - Tu croyais voir Batman ? "
Soyez rassurés, Quéré n'a pas changé !

Nous avons rapidement pris la mesure de l'environnement, et vice-versa. Nous avons dû lui plaire, puisqu'il nous a gratifié dès l'entrée d'un petit groupe d'éléphants, dont l'un d'eux arborait des défenses. Un fait rare ici : 7 des 500 éléphants du parc en possèdent !

Des troupeaux de buffles leur emboîtèrent le pas, tandis qu'oiseaux colorés et aigles choisirent la voie des airs.
''On s'en fout des vaches et des piafs, on veut voir des éléphants et des crocodiles'', n'a cependant pas manqué de nous rappeler Yann.

Ravissement des sens, loin des villes et hors du temps, alors que nous nous enfonçons dans la brousse et découvrons d'autres groupes de pachydermes (dont 2 chinoises), le fumet familier des campagnes et des bêtes, et le sandwich à l'omelette nature.




Une longue halte au bord d'un point d'eau fut l'occasion d'observer plus avant les moeurs de nos amies les bêtes. Quand le lion n'est pas là, c'est Babar le roi de la jungle. Un éléphant isolé s'est chargé de le rappeler à plusieurs dizaines de buffles squattant la pataugeoire. En les chargeant, justement.


Après plusieurs dizaines de minutes d'attente, l'abdication de sa majesté éléphant face à la foule, 5 tentatives manquées d'accouplement inter-générationnel (il y a des cougars même chez les buffles) et l'abandon de l'espoir vain d'une attaque de crocodile, nous quittâmes notre poste d'observation.

Comme le dit alors Yann : "il y a plus d'action dans les reportages à la télé". C'est ma faute, j'aurais dû refuser que l'on prenne l'option philosophie.

Les singes ont pris le relais des bovidés un peu plus loin sur la route, virevoltant parmi les branches.
Je trouve personnellement les singes fascinants, et nous passâmes un petit moment à les observer. La pudeur de l'homme doit faire exception parmi les primates, puisqu'un de nos cousins à poils longs a usé de son droit de cuissage en dépit de notre présence. Un petit moment de solitude qui aura arraché un rire à tout le monde, notre chauffeur y compris.
Cet interlude a par contre achevé d'offusquer Clémence, déjà échaudée par l'insistance du jeune buffle près de la mare, et par la condition de sa ''partenaire''. La cause des droits de la femelle chez nos amis les bêtes a trouvé sa nouvelle porte-parole !

La fin de notre périple fut le clou du spectacle, malgré une nouvelle déception devant les crocodiles en chasse. Ce n'est pas faute de leur part d'avoir essayé, mais les aigrettes semblaient avoir des ressources insoupçonnées.

Le trajet vers cette mare aux crocos fut surtout l'occasion de croiser de très près une harde d'éléphants et leurs petits, si près que nous aurions sans doute pu toucher certains d'entre eux. Un moment vraiment fort, quoiqu'à l'origine de quelques ''selfies'' ratées. Telle une bande de rugbymen, les pachydermes ont en effet tendance à présenter leur arrière-train aux caméras. Nous eûmes en compensation droit à notre propre parade, lorsqu'ils longèrent de près la jeep avant de traverser devant nous, l'éléphanteau en prime. Notre moment favori, bien résumé par Clémence : ''trop canon ! ".




Le chemin vers la sortie fut somme toute calme, peut-être un peu trop. L'averse reçue quelques minutes plus tôt avait dû pousser les animaux vers leur cachette. Nous partîmes donc sans un dernier salut de trompes, une dernière cabriole, et surtout sans avoir croisé l'un des vingt léopards du Parc.

Le trajet retour fut à l'image de chaque trajet jusqu'alors : une sieste collective. Ayant pris les premier, deuxième et dernier quarts, je ne peux rien en dire, mais je présume qu'il n'a pas gâché la matinée !



  

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