mardi 17 juin 2014

C’est où la Wesie ? Célèbres aux Célèbes…

Nous quittons la Malaisie et après un weekend fort sympathique pour fêter l’anniversaire de notre amie Aurélie à Singapour, nous repartons « dans le dur ». Direction la Sulawesi, ex-Célèbes, une grosse île de l’Indonésie, la douzième plus grosse du monde, qui n’est pas exactement la plus développée.

Pour y arriver, nous prenons la compagnie aérienne locale, Lion Air. Celle-ci sait d'emblée comment vous rassurer avec un livret de prière, et il y en a pour (presque) tous les goûts : Pour les hindous, les musulmans, les catholiques, les protestants... Seuls les juifs n'y ont pas droit ! Nous prions donc pour que "nous fassions un voyage en toute sécurité, avec un beau temps, et pour que les anges nous guident, afin que l'équipage nous mène à bon port"... Et également que "notre famille reste heureuse et en paix jusqu'à l’atterrissage"... 




Nous arrivons à Manado et profitons de notre matinée libre pour se balader dans la ville. Des dizaines d’écoliers nous attendent et nous abordent à chaque coin de rue pour une petite interview ou une photo. Nous devenons l’attraction du jour, et nous sommes plus épiés que les stars sur le tapis rouge du festival de Cannes. Les passants nous saluent, et les cheveux blonds de Clémence attisent largement la curiosité ! Les regards sont bienveillants et accompagnés de sourires… Il est certain que le touriste est une denrée rare ici, ce qui a une seconde conséquence directe : Alors que nous nous en sortons bien avec l’anglais et l’espagnol depuis le début du voyage, ici c’est une autre histoire, personne ne parle les langues que nous connaissons – encore moins le coiffeur chez qui Yann s’arrête pour un rafraîchissement ! Il nous faut donc nous mettre à l’indonésien, nouveau challenge !









Nous rejoignons l’île de Bunaken en fin d’après-midi, après un petit tour en bateau… Là non plus, il n’y a pas vraiment de touristes, pourtant l’endroit est réputé pour ses plongées, parmi les plus belles du monde. Il faut dire que les îles souffrent d’un mal majeur : toutes les ordures jetées dans le port de Manado (et il y en a en quantité… Yann qui a nagé dans la Seine ne se verrait pas tremper un simple orteil dans cette eau nauséabonde...) arrivent directement sur les plages des îles ! Même si les ces dernières sont « nettoyées » tous les matins, il semble qu’il s’agisse d'un enfouissement des déchets dans le sable... Encore une fois la pollution par le plastique fait des ravages.

Nous découvrons notre hébergement, un sympathique bungalow dans une pension familiale. Nous faisons la rencontre de Lisa et d’Hichem, avec qui nous partagerons nos repas pendant tout notre séjour. Pour moins d’une quinzaine d’euros par jour, nous avons notre hébergement et trois repas, avec viande, poisson et légumes… ce qui nous permet d’être en pleine forme pour aller enfin découvrir les fonds marins de Bunaken.








Notre divemaster nous amène à quelques centaines de mètres du rivage, là où un mur tombe à pic dans l’océan, le fond passe de 2 à 80 mètres en un clin d’œil. Nous nous jetons à l’eau, et tombons directement dans un banc de triggerfish (littéralement « poissons-gâchettes »), connus pour leur passible animosité envers ceux qui s’approchent trop près d’eux… Ils pourraient même venir croquer nos palmes ! Nous passons curieusement inaperçus, même si un certain nombre d’entre eux ont déjà leur « gâchette » relevée pour témoigner de leur méfiance, nous passons discrètement à travers. Le mur de corail est exceptionnel, certainement l’un des plus beaux qu’il nous ait été donné de voir. Notre divemaster-œil-de-lynx repère d’un coup d’œil des tortues qui dorment ou remontent à la surface pour respirer, un joli yellow boxfish qui se promène, une rascasse volante et des bancs de poissons-papillons…

Vous voulez voir des photos ? La caméra était restée dans la chambre… et mauvaise nouvelle, du fait des horaires des ferries mal ajustés, cela sera la seule et unique plongée que nous pourrons faire sur place… Too bad ! Nous essaierons de faire mieux aux îles Togian, cela tombe bien nous y partons demain !

Mais pour y aller, il faut commencer par prévoir une grosse journée de transport, puis une nuit de bateau. Nous rejoignons le continent par le bateau public, marchons vingt minutes sous un cagnard d’enfer pour arriver à la station de minibus. La chance est avec nous, l’un d’eux va vers notre destination... mais il vient de partir ! Aussitôt, il est arrêté pour nous, nous prenons les deux dernières places disponibles, c’est parti pour 9 heures de route.

Arrivés à la moitié du trajet en à peine trois heures de route, nous avons bon espoir de rejoindre la destination en « seulement » 6 heures au total. Nous ignorons toujours pourquoi, mais il semble qu’il y ait eu un changement d’espace-temps pour la seconde moitié du trajet, car il nous faudra bien 6 heures de plus pour arriver à destination. On nous avait promis 9 heures, on les a eues, ce qui ramène grosso modo le tarif de notre trajet à 1€ de l’heure, et comme en Amérique du Sud, c’est moins cher que le ciné !

Très méticuleux, le chauffeur respecte les commandements de son métier :
  • Roule autant sur sa voie que sur celle d’en face. Et ceux qui viennent en sens inverse font pareil, alors…
  • Met une sélection du pire de la musique pendant 8h30 de trajet (y compris une reprise de Barbie Girl en espagnol… et décide de mettre des chansons « correctes » pour la dernière demi-heure. Hip hip hip...
  • Proscrit les ceintures pour lui-même et tous ses passagers, quel est cet objet encombrant et inutile ? D’ailleurs elles sont encore mieux en étant cachées sous les sièges.
  • Fume ses cigarettes au clou de girofle dans la voiture avec beaucoup de régularité, toujours entre 0 et 20 minutes après la fin de la précédente. D’ailleurs la voiture est un espace fumeur, les passagers s’en allument une même lorsqu’ils n’ont pas accès à une fenêtre…
  • Prend une seule pause réglementaire de 20 minutes, pendant les 9 heures de trajet – pourquoi perdre du temps ?
Il nous déposera aimablement et nous aidera même à trouver un hôtel, fantastique ce chauffeur ! 

Sur la route nous nous apercevons que la coupe du monde est au cœur des préoccupations des Indonésiens. Malheureusement leur équipe nationale ne fait pas partie du mondial. Ils choisissent donc de supporter, de parier sur d’autres équipes et d'afficher leurs préférences en laissant voler au vent les drapeaux. Pendant ces 9 heures de route, nous avons eu le temps de réaliser un sondage pour l’Ifop : L’Argentine, le Brésil, l’Allemagne et les Pays-Bas devraient se trouver en quart. Les deux pays sud-américains étant nettement favoris de nos amis indonésiens, nous anticipons la finale !

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