J1 Pokhara- Besi Sahar 5h de bus
Besi Sahar- Ngadi : 3h15 de marche
790m -- 930m
Il est 5h quand le réveil sonne, et que nous allumons la lumière...et constatons qu'il
n'y en a pas. Nous prenons une rapide douche dans le noir, finissons notre sac à la lampe frontale...
Aujourd'hui, c'est notre premier jour de trek du circuit des Annapurnas, une grande balade
autour des montagnes de l'Himalaya, qui atteignent les 8000m. Le point fort
sera certainement le passage du col de Thorung La, à 5416m, bien au-delà du
sommet du Mont-Blanc ! Mais d'ici là une grosse dizaine de jours nous
attendent, et ça commence maintenant !
Avant de partir de l'auberge, nous rencontrons notre porteur, Chhabi, et vérifions qu'il est assez équipé pour le trek.
Avant de partir de l'auberge, nous rencontrons notre porteur, Chhabi, et vérifions qu'il est assez équipé pour le trek.
A la gare, nous prenons à nouveau un bus pour nous amener à Besi Sahar, le point de départ du trek. Au fur et à mesure, le bus se remplit. Des tabourets sortent d'on ne sait où, et le couloir est converti en rangée assise. Les personnes montent encore, le bus est bondé, et nous roulons pendant 5h. Nous faisons connaissance de nos voisines, Jessica et Ljiljka, deux étudiantes québécoises en route pour le même trek que nous. Le courant passe bien, et notre petit groupe prend la route.
Première
demi-journée de marche, nous nous arrêtons après 3h15 à Ngadi. Le temps
menace, nous découvrons nos chambres, où une fine planche de contreplaqué
définit les pièces, l'intimité n'est pas vraiment de rigueur. D'ailleurs,
lorsqu'un Népalais décrochera son téléphone à 4h30 du matin, il sera facile de
lui faire comprendre qu'il devra écourter assez rapidement...
Après une
courte douche (chaude !), nous nous réchauffons avec un ginger tea. Avec donc
du gingembre, bien sur, mais aussi et tas d'autres épices, le thé arrache
quelque peu...
En
l'absence de courant, les cuisiniers s'affairent avec une lampe frontale, et
nous patientons tranquillement avec une partie de carte autour d'une bougie...
Il est 21h, déjà l'heure d'aller se coucher, demain le réveil sonnera à 6h30.
J2 Ngadi- Jagat : 6h de marche
930m - 1300m
Avec nos souliers et nos belles bobettes, nous repartons avec nos compagnons de route québécoises, qui à chaque phrase nous régalent un peu plus de leur français très particulier.
#RecetteDeLaTarteAuxSnickers : Une pâte de Tibetan Bread (ou vous laisse trouver cette recette là), deux snickers, un peu de chocolat en plus au cas où, le tout au four, et quand tout est bien fondu, c'est bon !
J3 Jagat-
Dharapani : 5h de marche
1300m -
1860m
Mauvaise
surprise au réveil, Jessica a été malade toute la nuit.. Les filles tentent de
prendre la route avec nous, mais s'arrêtent rapidement, l'état de Jessica ne
leur permet pas de continuer pour le moment. La fin de leur aventure sera d'ailleurs épique (et à lire sur le blog des TitisAL’Aventure !).
De notre côté, nous devons avancer, et espérons qu'elles nous rattrapent plus tard.
De notre côté, nous devons avancer, et espérons qu'elles nous rattrapent plus tard.
Nous
déjeunons à Tal, et poursuivons 2h30 après le déjeuner. Les montagnes de dessinent enfin à l'horizon et pour nous porter chance nous
tournons les "Manis", sorte de tourniquet de prière tibétain.
Sur la route, nous croisons des porteurs qui ressemblent davantage à des mulets. Chacun a 3 sacs attachés sur le dos, le tout supporté par leur front. L'effort semble surhumain et nous ignorons comment ils pourront passer le col qui nous attend à 5416m. Nous culpabilisions un peu d'avoir l'aide de Chhabi pour l'un de nos sacs, mais cette vision nous fait carrément mal au cœur. Bien sûr, avec l'argent gagné sur les 12 jours de trek, Chhabi pourra nourrir sa famille pendant 3 mois, mais la charge de ces hommes-mulets dépasse l'entendement. Homo homini lupus est.
Nous négocions à nouveau une chambre gratuite contre les repas sur place. Nous partageons un verre de whisky local avec notre porteur. Les Népalais le trouvent trop fort et rajoutent de l'eau chaude dedans. Pour notre part, nous le trouvons étonnamment pas si mal. Entre les heures de marche dans les pattes et l'alcool, nous éteignons nos lampes à 19h30.. En avant pour une belle nuit de sommeil.
J4
Dharapani- Chame : 6h de marche
1860m -
2670m
Départ à 7h10, la journée de marche s'annonce un peu longue... La première partie est
plutôt facile puis s'en suit 1h30 de montée, alternant escaliers en pierres
naturelles et pente sèche. Nous arrivons au déjeuner rincés et bien plus loin
que nous avions prévus. Nous déjeunons à Tanchock, le plus authentique des
villages que nous avons vu depuis le début du trek. Il y a plus d'animaux que
d'habitants et nous nous retrouvons au moins cent ans en arrière. L'après-midi
de marche se fait donc bien courte et nous arrivons dans le plus gros village
de la région en début d'après midi.
Le long de la toute, avec Chhabi, nous continuons de nous instruire réciproquement, les chiffres, les mots simples, et construisons une confiance, progressivement...
A Chame nous trouvons un hôtel Shangri-la et un Hill Town, les lodges sont bien loin des 5 étoiles pour autant nous nous y sentons bien. L'atmosphère est chaleureuse et nous profitons de ces moments pour échanger encore plus avec notre porteur.
Finalement, ce qui est difficile pour nous, c'est de réaliser la chance d'être nés en France, dans nos familles. Nous n'allons pas vous faire pleurer, mais il est important de se rendre compte de la chance que l'on a, et des possibilités offertes aux habitants des pays occidentaux. On ne peut pas changer la face de la terre et absorber toute la misère, mais se satisfaire de ce que l'on a est important.
J5 Chame - Lower Pisang : 4h30 de marche
2700m - 3200m
Nous
repartons pour notre 5ème jour. Enfin, nous ne suivons plus la route, le chemin
nous amène à traverser des forêts, et nous passons une bonne partie de la
journée parmi les ânes. D'ailleurs, passer en même temps qu'eux, un pont de
quelques dizaines de mètres, au dessus de la rivière, ne nous inspire que
moyennement confiance...
Sur la route, nous sympathisons avec un groupe de porteur, lourdement chargés. Pour se rendre compte de l'ampleur de la difficulté, Yann essaye un des "sacs" (lui-même constitué de plusieurs sacs joints par une corde), la lanière sur le front, méthode locale.
La douleur est immédiate, les 45kgs (estimés par le porteur!) tirent sur la nuque. Impensable de faire tout le trajet ainsi sans séquelles... Et les 10 secondes sur un chemin plat ne sont rien à côté du dénivelé du trek, et du passage de col à plus de 5400 mètres qui les attend.
Sur la route, nous sympathisons avec un groupe de porteur, lourdement chargés. Pour se rendre compte de l'ampleur de la difficulté, Yann essaye un des "sacs" (lui-même constitué de plusieurs sacs joints par une corde), la lanière sur le front, méthode locale.
La douleur est immédiate, les 45kgs (estimés par le porteur!) tirent sur la nuque. Impensable de faire tout le trajet ainsi sans séquelles... Et les 10 secondes sur un chemin plat ne sont rien à côté du dénivelé du trek, et du passage de col à plus de 5400 mètres qui les attend.
En arrivant
sur Lower Pisang, nous avons une incroyable vue sur Annapurna II, qui atteint
les 7937m. Nous sommes pourtant à 3200m maintenant, mais nous nous sentons
ridiculement petits à côté de ce géant. Cela promet de belles perspectives pour
la suite de la balade !
Dans notre
auberge, nous tentons encore une douche, qui risque d'être la dernière avant
quelques jours : de l'eau tiède dans une douche extérieure à cette altitude
relève du défi, sinon de l'exploit...
Les "soirées" se ressemblent, nous bouquinons autour du poêle à bois, les pieds presque collés au réchaud, puis nous dînons avec les poules vers 18h et sautons dans nos duvets pour entamer une nouvelle longue nuit de sommeil ! Avec une moyenne de 11h, on commence enfin à perdre nos cernes !
Les "soirées" se ressemblent, nous bouquinons autour du poêle à bois, les pieds presque collés au réchaud, puis nous dînons avec les poules vers 18h et sautons dans nos duvets pour entamer une nouvelle longue nuit de sommeil ! Avec une moyenne de 11h, on commence enfin à perdre nos cernes !
Toujours aussi intéressant.
RépondreSupprimerPourquoi ne pas utiliser les ânes comme porteurs : 45 kg ne leur font pas peur ?
Les 45kg non, mais ils ne passent pas le col à 5400m. Seuls les yaks et les chevaux peuvent passer..
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