vendredi 24 janvier 2014

Tremblement de terre à Valparaiso



Huit. C'est le nombre de passages de frontière chilienne-argentine que nous avons fait. Les nombreux tampons sur notre passeport en témoignent. Nous sommes des spécialistes du remplissage de documents, on peut même cocher les cases les yeux fermés! Mais un passage nocturne, c'est presque pareil sauf que c'est plus long et pénible. Entre 1h et 3h30 du mat, certains boivent un verre, sortent en boîte ou dorment, nous on reste dehors en pleine Cordillère des Andes, à passer les contrôles de passeport, faire vérifier les sacs à mains, puis les sacs à dos, à promettre que nous n’avons pas d'animaux morts ou de fruits dans nos affaires et puis attendre que les boulets (pas nous, on est des pros maintenant on vous a dit!) s'aperçoivent qu'ils ont oubliés un contrôle… C'est trèèèès long tout ça au milieu de la nuit. Alors c'est les yeux plein de sommeil que nous débarquons à Valparaiso, « Valpo » pour les intimes.

#Valpo: ville célèbre au temps de la ruée vers l'or, c'était the place to be entre le Cap Horn et San Francisco, puis le canal de Panama a fait un hold-up sur les trajets Europe-États-Unis, et les bateaux ont délaissé Valpo. Protégée depuis 2003 par l'UNESCO, cette ville colorée aux nombreux bâtiments délabrés est maintenant surnommée la "ville oubliée".

Valparaiso, la ville aux 44 collines, ne pourrait pas être qualifiée de ville « plane ». A quelques rares exceptions, toutes les rues sont en pentes. De vraies pentes, celles qui vous dissuadent de repartir si vous avez oublié le pain… Des escaliers dans tous les sens, et une dizaine de funiculaires (ascensores) aident les locaux au quotidien. Autant d’éléments pour donner du charme à une ville !




Dans toutes les rues, et les murs sont les supports d’incroyables graffitis, qui colorent et illuminent la ville. Presque pas de place pour les vilains tags que nous connaissons, ici ce sont des œuvres d’art à chaque coin de rue. Nous nous perdons dans les ruelles, mais pas trop non plus, nous avons été mis en garde sur la sécurité…








Dîner à Valparaiso, c’est plutôt facile. Les bons restaurants sont légions, il y a de la diversité dans les menus. Bon, c’est légion, sauf en cas de coupure d’eau générale. Nous étions bien en appétit pour le restaurant aperçu un peu plus tôt, mais le sort en a décidé autrement. Une coupure d’eau, c’est sans prévenir, et pour une durée indéterminée ma ptite dame, sinon vous pourriez vous y préparer…bref, ça ne serait pas assez drôle.

Notre plan ayant échoué, nous finissons tant bien que mal à trouver un petit quelque chose à se mettre sous la dent, et de fil en aiguille, nous nous laissons tenter par une spécialité du Chili. Plus précisément un cocktail, le « Terremoto » (tremblement de terre). Pas d’alerte sur l’échelle de Richter, bien que ce terremoto là nous ait bien secoué :

#RecetteDuTerremotto* : Vierta dos litros de vino blanco (vous devinez..) helado en una jarra. Agregue 300 cc de pisco (un peu de pisco en plus, au cas où le vin blanc ne suffise pas). Añada cinco cucharadas grandes del helado de pina (et un peu de glace à l’ananas, sait-on jamais), tres de azúcar y revuelva suavemente.

*Nous laissons volontairement la recette en espagnol, vous ne pourrez pas dire que l’on n’aura pas essayé de vous préserver de ce tremblement de tête terre. Pour vous rapprocher de la réalité, prenez du vin blanc vraiment pas très bon. Salud !

En conclusion, un pichet (comment le boire autrement ?) de Terremoto combiné à une coupure d’eau, c’est une nuit cadeau en déshydratation complète !  

En compagnie d’une amie Chilienne –Yoly-, nous repartons le lendemain parcourir la ville, et visiter l’une des trois maisons de Pablo Neruda. Nous y allons sans grande conviction, mais c’est au final une très agréable surprise. Sa maison, bâtie comme un navire, surplombe Valparaiso, domine l’océan et porte toute l’histoire de cet homme que nous ne connaissions que très (très) peu. On note dans un coin qu’à notre retour, il faudra lire « Né pour Naître », les quelques pages feuilletées ont donné bien envie, mais nous ne pouvons pas nous encombrer pour le moment.

#PabloNeruda : poète/écrivain/diplomate/homme politique/penseur chilien/prix Nobel de Littérature. Véritable icône au Chili, il y a même des graffitis le représentant sur les murs des villes…




Nous retiendrons l’un de ses poèmes :

El Océano Pacífico se salía del mapa,                                      
No Habia donde ponerlo                                                             
Era tan grande, desordenado y azul                                         
Que no cabía en ninguna parte                                                 
Por eso lo dejaro frente a mi ventana.                                       

L'Océan Pacifique sortait de la carte, 
On ne savait plus où le mettre.
Il était si grand, désordonné et bleu
Qu'on ne pouvait le faire entrer nulle part
Alors, on l'a laissé devant ma fenêtre.

Il est déjà temps de quitter Valparaiso, nous nous déplaçons de quelques kilomètres au Nord pour rejoindre les villes balnéaires de Concón (prononcez « conne-conne »), Vina del Mar et Reñaca. Des jolies villes bien bétonnées, un littoral sans charme, quel contraste avec notre coup de cœur pour Valparaiso ! 











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