vendredi 10 janvier 2014

Les "Torres" de la douleur




Un passage éclair par les frontières argentine-chilienne-reargentine-rechilienne et nous voilà à Puerto Natales. Ici, l’activité principale, c’est la préparation de trekking dans le parc « Torres del Paine ».

#TorresDelPaine : Littéralement les Tours de Paine, le mot indigène signifiant « bleu ». Grosso modo, ce sont des pics de granit s’élevant dans le ciel, qui ont donné au parc son nom. Mais il y a aussi un glacier, et tout plein de montagnes, autant d’occasions de monter-descendre-monter-descendre sur les sentiers… Enfin, ça c’est ce qu’ils disent. Après 3 jours de randonnée, notre meilleure hypothèse est que Paine vient de l’anglais « pain » (douleur).

Donc oui, nous allons encore voir des montagnes, mais ici la randonnée se fait sur plusieurs jours… Challenge accepted !

Nous arpentons les rues, piochons dans les supermarchés pour rassembler de quoi tenir 3 jours en randonnée. Menu équilibré : Le matin jus, pain et dulce de leche (nous vous en avons peu parlé, il faudra que nous revenions sur ce sujet), le midi PTH (Pain-Thon-Œuf), le soir « noodles ». Quatre pommes, douze barres de céréales pour l’énergie et une plaquette de choc’ pour le moral ! Comme nous ne sommes pas des trappeurs du grand Nord (ou du grand Sud, en l’espèce), nous nous chargeons également d’une bouteille de vin, nous aurons certainement envie de nous récompenser de tous ces efforts ! Pas besoin d’eau, il y aura les ruisseaux pour cela !

Nos provisions pour la rando ! Uniquement l'essentiel :)
Nous louons un réchaud, une bouteille de gaz, achetons deux bâtons de rando (oui, nous aurons la classe ET l’allure de vrais randonneurs), et partons le lendemain matin en direction du parc Torres del Paine. On vous passe l’épisode du petit déjeuner, où notre hôte s’improvise breton, mais la pâte de ses pancakes à base d’œufs et d’eau, sans farine, ne nous convainc pas tout à fait…

Notre itinéraire est fait, 8h de marche le premier jour, une balade à cheval le lendemain matin pour s’épargner 11km de faux plat, et re-8h dans la foulée. Le dernier jour, 5h pour finir et aller chercher le bateau. C’est limpide, efficace. Mais forcément, ça ne se déroulera pas comme cela (on commence à s’y faire).

Nous arrivons dans le parc, des dizaines de guanacos (le lama local- ca faisait longtemps) nous accueillent. Grand soleil, il paraît qu’ici la météo donne les 4 saisons en 24h. Pour l’instant, l’été, ça nous va !
Notre première journée nous permet de nous approcher de ces fameuses « Torres ». Oui, quand vous montez un sentier pendant quatre heures, il y a intérêt à ce que ce soit fameux ! Bon, a priori le Fitz Roy de notre randonnée précédente a passé le mot, elles sont également la tête dans les nuages. Même pas mal au moral !

Les fameuses "Torres"
Retour en quatre heures à notre refuge, session camping – nous nous en tirons étonnamment bien (même pas de casserole renversée avec toute la bouffe – on progresse).  

Le lendemain, nous avions donc prévu la randonnée à cheval pour éviter les 11 premiers kilomètres et nous économiser un peu – mais nous avons été mal informé par la société d’exploitation du parc, en fait, pour faire court, c’est pas possible ! Notre journée de marche vient de se rallonger de 4h d’un coup.

#4heures -11km : Nous ne comprenons toujours pas pourquoi. L’allure communément admise de marche est entre 5 et 6km/h, donc on aurait dû torcher cette étape en 2heures, et zouh on continuait sur notre lancée. "Pépouze". Sur la carte, le timing annoncé est de 4,5h. Cela veut donc dire que les randonneurs marchent à moins de 2,5km/h. Mmm, la randonnée se fait sur les genoux ou en portant un lama sur son dos ? Nous partons optimistes, arrivons en 3h15 – soit du 3,4km/h, alors que nous avions un bon rythme. Nous ne savons pas ce que vous en pensez, mais soit l’espace-temps n’est pas le même dans la région, soit les 11km c’est du gros pipeau, calculés à vol d’oiseau (et sans traverser les ruisseaux), mais il y a un truc qui tourne pas rond.


La spécialité du coin, c’est la chasse à la casquette. Un vent qui vous retire votre couvre-chef dare-dare et qui l’envoie dans les fourrés, de préférence assez inaccessibles. Un vent qui vous fait vous accrocher à vos deux bâtons solidement plantés dans le sol, et qui vous fouette le visage. Bonne nouvelle, notre itinéraire évitait les zones de « vent fort »…

Bon du coup, une randonnée qui commence avec 3,5h de sentier dans les pattes, forcément ce n’est pas aussi facile ensuite. Nous atteignons le refuge où nous passerons la nuit, et poussons encore de 3h – aller – pour jeter un œil à la Valle Francès. Nos pieds piquent les yeux, notre dos accuse la randonnée de la veille, et nous rebroussons chemin avant le sommet (et avant de se tordre une cheville).

La Valle Frances
Nous sommes raisonnables, conscients qu’il nous reste 3h pour retourner au refuge, et que chaque minute où nous montons, cela correspondra à une minute de plus nécessaire pour redescendre. Et s’il y a une chose plus difficile que de s’échiner à escalader une montagne, ça doit être précisément de la redescendre. C’est la première fois depuis le début du voyage que nous n’allons pas au bout d’une excursion, nous apprenons nos limites.

Nous arrivons lessivés au refuge, nous découvrons nos lits. Vous saviez que c’était possible de superposer un lit à des lits déjà superposés ? Et bien si. Et devinez qui a dormi à 5mètres du sol, sans barrière de protection ? C’est nouuus ! Autant vous dire que nous avons fait comme les chats : un œil qui dort, et un autre qui regarde si le vide ne s’approche pas…

Notre itinéraire final
Le lendemain, nous enchaînons et repartons à 7h45, pour aller chercher le bateau qui nous ramènera à la civilisation. Pas le temps de traîner, nous passons par la saison « Automne », bravons la pluie, les ruisseaux et chemins inondés pour arriver tout juste à l’embarcadère. Notre randonnée de 3 jours s’achève, nous avons appris beaucoup sur nous-mêmes, nos pieds et nos chaussures, retournons avec le plus grand plaisir à notre auberge, et nous pressons de changer la composition du menu avec une bonne pizza suivi d’une grosse nuit !

Le lendemain, nous quittons Puerto Natales pour Punta Arenas.

RAS à Punta Arenas. Ah si, un aéroport. Nous passons par la case « Avion », ne touchons pas 70h de bus, et filons en case Santiago, fin de la Patagonie ! 


Los Cuernos (Les cornes)




3 commentaires:

  1. les photos et les commentaires donnent fortement envie de continuer a vous suivre, et qui sais a vous rejoindre ?
    Que du bonheur, merci à vous deux, girly tu es Topppppp
    Bisous
    Daly

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  2. Oh que ça avait l'air violent cette rando... Fallait 3 pots de dulce de leche

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  3. Que se passe t-il plus de nouvelles de vous deux sur le blog!!!!*
    Bisous
    Véro

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