Nous entamons la visite de Copacabana
(dites « Copa » si vous voulez faire local-chic), et tombons sur une
répétition générale de la fête locale du « 6 de febrero » (6 février).
On les suspecte surtout de vouloir faire la fête au moins deux fois – mais on
ne leur jettera pas la pierre.
Nous commençons notre soirée, en
découvrant des bières artisanales, tout en discutant avec le propriétaire du
bar, un Argentin installé à Copa. On se rend rapidement compte que nous allons
devoir nous faire à cet accent bien différent de notre castellano. Une pizza
plus tard, nous rentrons nous coucher.
Nous décidons de partir en début
d’après-midi pour la Isla del sol. A 2h de bateau de Copacabana, l’ile est en
plein milieu du lac Titicaca. Nous débarquons sur une plage, nous marchons d’un
pas décidé pour éviter tous les locaux nous proposant des
« habitaciones ». Il semblerait que l’air aimable de Yann, chargé
comme une mule, nous ait surtout permis d’éviter de nous acquitter de la taxe
« informelle » d’entrée sur l’île. (racket en bonne et due forme des
touristes entrant sur l’île, prenant une photo avec un alpaga, marchant sur un chemin,
etc.)
Nous découvrons face à nous un
escalier et un sentier interminables pour monter au village (et si on reprenait
le bateau dans l’autre sens ?!). Nos jambes encore douloureuses du Canyon,
nos 15kgs de sacs et l’altitude rendent la recherche d’un logement bien difficile.
Nous n’avions pas vraiment prévu de faire un mini-trek, 30 minutes plus tard,
essoufflés par l’effort et la raréfaction de l’oxygène, nous trouvons un hostal
bien négocié par Alberto avec une vue à couper le souffle sur le lac.
Nous entendons parler d’une cérémonie
d’offrande annuelle à la Pachamama
(la déesse-terre). Nous suivons aussitôt les locaux et arrivons sur la pointe
de l’île, où de nombreux Boliviens sont déjà présents. Un trou, signalé par
deux drapeaux blancs, a été creusé…
Les femmes d’un côté, les hommes de
l’autre, au milieu 6 hommes et 6 femmes portants tout autour d’eux, des
guirlandes de pain, bouteilles de coca, paquets de gâteaux, et partout des
caisses et des caisses de bières. Ces hommes sandwiches sont les autorités
locales et leurs épouses. Les habitants de l’île, viennent leur offrir cette
nourriture et apportent des caisses de bières (un homme prenant soin de noter
les donations de chaque famille). Nous avons l’impression d’être au temps de la
dîme !
La bière coule à flots, hommes, femmes,
vieillards, tout le monde partage sa bière en observant un rituel. Il n’y a
qu’un verre par groupe, quand on te le donne, tu dois en verser un peu par
terre, pour la Pachamama, puis le
boire cul sec, et enfin verser ce qu’il reste encore une fois à la Pachamama. Alberto et Yann se verront
offrir un verre de bière qu’ils boiront comme les locaux (il faut bien
s’intégrer...).
Les hommes et femmes sandwiches
finissent par se lever et commencent à danser quand apparait un llama entouré d’un groupe de danseurs et
musiciens. Le folklore durera une vingtaine de minutes, jusqu’à ce que le lama
soit encerclé par un groupe d’hommes, que sa gueule soit fermée par des cordes
et qu’ils lui tranchent la gorge, versent le sang dans le trou, dépècent
l’animal et l’enterrent pour la Pachamama,
devant les yeux ébahis des enfants du village qui ne louperont aucune miette du
spectacle.
Nous partons nous remettre de nos
émotions, en prenant un verre face au coucher du soleil sur le lac, beaucoup moins
stressant pour nos cœurs non habitués à ce genre d’événements.
Au moment de nous coucher, le vent
est tellement fort que les ânes braient de tout leur souffle. L’isolation
sommaire fait bouger largement les rideaux de notre chambre. De là à retrouver
un âne dans notre chambre qui se serait envolé, plus rien de nous étonnerait.
Premier réveil sur l’île, qui porte
bien son nom. Le soleil rentre tellement dans notre chambre que nous avons
l’impression d’avoir dormi toute la journée, alors qu’il n’est que 6 heures. Nous
partons avec Alberto, pour une journée de balade sur l’île ! Nous peinons
par l’altitude, ce ne sont pas les 200 mètres de dénivelés qui nous dérangent,
mais plutôt de passer de 3800 à 4000 mètres… Une fois arrivés au Mirador, nous
contemplons une fois de plus le lac qui s’offre à nous.
Nous décidons d’aller explorer la
partie nord de l’ile, après 1h de marche nous nous trouvons face à un péage
piéton improvisé. 15 BOB par personnes (1,7€) de droit d’entrée (plutôt de
droit de continuer sur le chemin). Nous refusons de cautionner ce racket
permanent, et repartons arpenter le sud de l’île.
Sur l’île, le temps s’arrête pour
nous, mais aussi pour les Boliviens qui ont du mal à gérer leurs nombreux
clients (10 par jour max !). Nous avons fait le repas le plus long depuis
le début de notre séjour, 2h30 d’attente pour une pizza et un poulet à la
plancha, le temps de plumer le poulet ou de faire un aller-retour Isla del
Sol-Rome. Nous profitons de cette attente pour nous détendre au soleil et nous
repartons à la découverte de l’île.
Nous finissons notre journée, par un
diner dans un restaurant sans électricité. Nous dégustons des plats faits
maison délicieux aux chandelles, avant d’affronter la tempête pour rejoindre
notre auberge. La nuit fût courte, le vent soufflant encore plus fort que la
veille, affolant de nouveau les animaux, nos fenêtres et nos rideaux !
Génial... j'étais là-bas avec vous !!! Ah le vent à faire braire les ânes !!
RépondreSupprimerLe lama c'est celui qui termine offrande ? o_O
RépondreSupprimerJ'adore continuez les couz !
Ca c'est sûr qu'il a une gueule d'offrande ce Lama... J’espère qu'ils lui auront lavé les dents avant de l'offrir à Pachama car celui de Machu Picchu, il avait mauvaise haleine,... même à distance !!!
RépondreSupprimerSuperbe ce blog pour vous suivre a la trace ... ca fait rever toutes ces belles photos. Continuez bien ... Bises
RépondreSupprimerMarion, bien le Lama qui a passé un sale quart d'heure...
RépondreSupprimerMerci les B. de Marseille !
A bientôt :)
Oh mon commentaire de l'autre jour ne s'est pas posté (rien à voir avec moi ayant fait une fausse manip'!!!), je disais donc que j'étais un peu effarée par le gâchis de bouffe (enfin j'espère que non, qu'ils mangent leurs jolis colliers!!!!).
RépondreSupprimerTrop beau !!!! ici ça gèle !!! :( Bises
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